Le temps était à la pluie sur Marselha en cet après-midi, un souffle glacial arpentait les abords de la cité antique. Au loin l'orage grondait comme pour imiter la furie des impériaux. Les herbes exécutaient une danse bien étrange sous la brise du vent, les cigales avaient désertées leur place au soleil pour se réfugier. Nous étions en pleine journée et pourtant il faisait bien sombre à cause des cumulo nimbus qui chevauchaient le ciel d'ordinaire si azur.
C'est alors qu'une ombre surgit de nulle part, lentement elle s'approcha de l'entrée. Vêtue d'une longue cape noire à capuche, une épée en main, l'ombre se frayait un chemin vers les gardes discrètement, marchant presque sur la pointe des pieds. L'on pouvait voir une lueur cruelle émanant de ses yeux, le visage quant à lui était caché par le faible éclairage, les gouttes de pluie et la capuche. Faisant quelques pas de côté, l'ombre arriva bientôt à hauteur du garde, celui-ci fumait tranquillement une herbe, cheveux aux vents. Le malheureux inconscient du danger qui le guettait semblait rêvassait, surement en quête d'aventures aux batailles qui feraient rage dans un avenir proche en Provence. L'ombre était maintenant derrière lui, courbée, elle se releva peu à peu. Le garde tressaillit, un frisson glacial lui avait parcouru l'échine, il se retourna lentement, épée à la main.
C'est alors qu'il la vit, cette ombre toujours aussi étrange et inquiétante ... son sang se glaça, ses membres tremblaient. Etait-ce sa fin qui sonnait ?! Quel temps de chien pour mourir. Il voulait brandir son épée, en fier combattant qu'il était, mais la surprise combinée à l'étrange aura qui émanait de l'ombre lui faisait perdre le contrôle de ses membres.
Le rôdeur semblait fixer le pauvre garde de ses yeux avides de sang, l'atmosphère était des plus tendues, un éclair lézarda le ciel comme pour le fendre en deux, révélant le visage de l'inconnu. C'était un homme d'environ la vingtaine, brun, plutôt bien bâti, les yeux perçants et une barbe de type "collier". L'inconnu leva alors son épée, le garde ferma les yeux pour ne plus voir cette vision de terreur, pétrifié par la peur, attendant que le coup fatal lui soit porté !
... Une vingtaine de secondes étaient passées, aucun coup d'estoc n'avait été porté. Le garde ouvrit un œil tremblotant, l'homme était toujours là à le dévisager, mais son épée avait été rengainée. Ce fut comme une bouffée d'air, le garde expira de soulagement pendant que l'homme le regardait d'un air incrédule puis prit la parole en souriant.
- Euh salut mon brave. Veuillez indiquer l'arrivée de Cédric Von Valendras à vostre viguier, lo baroùn de Merindol.